Malocclusion dentaire chez l’enfant
21 octobre 2019Troubles temporo-mandibulaires: exemple d’évaluation de l’efficacité de la voie thérapeutique
13 janvier 2020Présentation du cas
En 2020, une femme de 20 ans, qui a terminé un traitement orthodontique dans un autre cabinet en 2018, se présente. Elle se plaint de maux de tête invalidants dans la région temporale, d'une ouverture limitée, de douleurs dans la région temporo-mandibulaire atteignant le trapèze, de vertiges et d'acouphènes. Elle présente donc un large éventail de symptômes liés aux troubles cranio-mandibulaires.L'occlusion semble bonne dans l'ensemble, à l'exception de quelques légères rotations.
La patiente est soumise à une procédure de diagnostic gnathologique : une CBCT (Cone Beam Computed Tomography) des articulations qui ne révèle aucun problème majeur d'un point de vue structurel ; on constate une asymétrie, dans cette coupe, des inclinaisons des éminences et un espace réduit sur l'articulation droite.
D'un point de vue kinésiographique, il y a une ouverture limitée, 27 mm, et des latéralités non symétriques : dans la latéralité droite, il y a un trajet initialement très vertical qui devient ensuite lisse, tandis que le trajet de la latéralité gauche est plus raide.
Examen Teethan (1)
Examen Teethan (la date exacte de l'examen est le 18 novembre 2020) : il existe un fort déséquilibre antérieur du centre de gravité occlusal et donc une hyperactivité des temporaux par rapport à l'activité des masséters et en particulier du masséter droit. On peut voir que tant en statique qu'en dynamique, lors de la mastication droite, le temporal gauche est trop sollicité.
Examen postural
Base
Avec rouleaux interposés
On constate une possible influence stomatognathique dans les stratégies posturales (noter la différence des billes et du poids déchargé sur les deux pieds avec et sans rouleaux).
Examen postural : il s'effectue d'abord sur la plate-forme en situation de base, puis avec les dents en contact (test de Meersseman) et enfin avec les rouleaux placés entre les dents. On constate un avancement du centre de gravité, un déséquilibre des kilogrammes placés sur une jambe par rapport à l'autre (29,7 kg contre 24,7 kg) dans le cas des dents en contact ; il est presqu’entièrement corrigé avec les rouleaux (26 kg contre 28 kg).
On peut voir les deux billes : lorsqu'il y a la condition de base, la surface de la bille est de 235 millimètres carrés, lorsqu’on interpose les rouleaux, elle passe à 99 millimètres carrés.
Ces chiffres, ainsi que la longueur et la vitesse de la bille, sont des indicateurs de la stabilité du système, c'est-à-dire du confort de travail de ces muscles.
Traitement
Compte tenu de la demande consistant à obtenir une résolution rapide des symptômes, et le manque de motivation de la patiente (qui a terminé son traitement orthodontique il y a seulement deux ans) pour entamer un nouveau traitement avec une plaque gnathologique, nous avons opté pour une thérapie basée sur trois séances de diathermie capacitive-résistive réalisées dans la région temporomandibulaire droite, également appelée tecar. Cette méthode utilise le développement de champs électromagnétiques qui traversent les tissus. Il existe différents modes: - capacitif, impliquant des tissus à faible impédance, des muscles et des tissus riches en eau - résistif, impliquant des tissus à haute impédance, os, cartilageExamen Teethan (2)
Examen Teethan (23-12-2020) : le centre de gravité s'est amélioré, passant de 59 % à 71 %. Rien n'a encore été touché au niveau occlusal. On constate que l'activation du masséter droit est visiblement plus importante, à tel point que l'indice POC des masséters est passé de 34 % à 50 %. En ce qui concerne la mastication, on constate que le temporal gauche est moins sollicité et qu’il a été remplacé par une plus grande activation du masséter droit.
Grâce à Teethan, il a été possible d'identifier et de quantifier l'amélioration des paramètres statiques et dynamiques.
Une fois le tableau symptomatologique résolu, la jeune fille a signalé une douleur à la mastication et une sensibilité à la dent 16. En regardant la cone beam, on peut voir que la dent 16 a été dévitalisée, mais il reste une réaction apicale sur la racine disto-vestibulaire qui a donc été rétractée.
On peut supposer qu'il y avait un réflexe inhibiteur sur le masséter droit en raison de la situation d'inflammation et de compression articulaire à droite et l’on peut supposer que la réaction apicale a joué un rôle.