Rééducation implanto-portée avec analyse du déséquilibre du patient avec technique combinée : EMG, plateforme posturométrique et sémiotique posturale occluse
22 octobre 2021Cas clinique de réhabilitation implantaire guidée All-on-four® avec le protocole EMG
28 octobre 2021Présentation du cas
Ce cas montre comment détecter l'erreur d'occlusion qui a conduit à la fracture d'une prothèse amovible récemment livrée et comment cette erreur peut être corrigée, guidée par une analyse électromyographique. Le patient vient au cabinet pour la pose d'une prothèse dentaire, une prothèse totale avec support ostéomuqueux. Il se présente aux urgences sans rendez-vous. Le patient souhaite qu'elle soit ajustée par un professionnel : son histoire médicale comprend une prothèse dentaire fabriquée et portée pendant environ 14 jours, cassée en raison de la mastication d'une feuille de salade (hypothèse du patient). Le cabinet dentaire qui a fabriqué la prothèse ne considère pas cette éventualité comme possible, estimant que la théorie de la rupture accidentelle due à une chute est plus crédible. Une fois le patient pris en charge, la première étape consiste à réparer la prothèse ; une fois la réparation effectuée, il est décidé de procéder à une analyse d'équilibre à l'aide de l'instrument Teethan. Habituellement, les 6 sondes qui composent le système complet sont utilisées afin d’optimiser l'équilibre et l'analyse correspondante ; dans notre cas présent, 4 sondes ont été utilisées. L'analyse avec Teethan a donné un résultat alarmant : il y avait un problème d'équilibrage, un problème qui n'avait pas été détecté par les créateurs de la prothèse et qui n’avait pu être mis en évidence que grâce à la technologie utilisée.Le problème est analysé en profondeur : il s'avère que la prothèse utilisée, qui est de type amovible avec un support ostéomuqueux, fonctionne à l'inverse d'une dentition fixe et cela génère une grande différence. La différence entre le support amovible et la dentition fixe est appelée résilience. Les prothèses amovibles reposent en effet sur un support amortissant (pas entièrement équilibré), et lorsqu'on effectue des travaux sur une prothèse totale, il faut calculer cette résilience. La différence générée peut être constatée en croisant les données obtenues entre la connaissance physique de la prothèse créée et insérée dans la cavité buccale du patient et les données obtenues par le système Teethan.
Les risques que le patient quitte le cabinet avec une prothèse installée et revienne quelques heures plus tard avec une prothèse cassée auraient été très élevés sans Teethan. L'analyse avec Teethan a montré que le rythme de fracture de la prothèse était parfaitement superposable au point où le temporal antérieur hyperactif déchargeait ses forces ; la solution a donc consisté à augmenter les contacts postérieurs, en libérant la zone postérieure pour mieux décharger les forces.
Le patient avait donc raison ; les aliments fibreux, comme la salade, la viande, etc., exigent une suractivation et une surstimulation du palais, et la mastication d'une simple salade peut entraîner la rupture d'une prothèse déséquilibrée comme c’était le cas ici. Dans un cas comme celui-là, il existe deux solutions : la première consiste à imposer au patient un régime sans aliments fibreux, ce qui est impossible. Il ne reste plus qu'à générer un bon équilibre occlusal, grâce à Teethan et grâce à des instruments classiques comme les cartes de 400 à 8 microns.
En lançant le processus d'équilibrage, l'instrument Teethan, qui ne modifie pas son analyse lorsqu'il est placé sur des prothèses ou de vraies dents, a généré des chiffres de plus en plus précis. L'examen est répété plusieurs fois avec les objectifs suivants:
- améliorer l'occlusion
- postérioriser le centre de gravité
- éliminer les torsions
Conclusions
Qu'est-ce qui a permis de résoudre le problème du patient ? Une plus grande attention aux détails et à la technologie, ce qui a permis d'identifier le problème. Les points principaux pour atteindre le résultat souhaité étaient:- attention à l'équilibrage
- attention aux contacts centraux : de préférence peu nombreux et très fermes
- préférer de nombreux contacts stabilisateurs pour éviter l'oscillation de la prothèse
- disclusion du groupe à dominante canine, recherche d'un contact équilibrant sur la septième (les contacts équilibrants peuvent être réalisés jusqu'à la cinquième, mais ne doivent pas être déstabilisants)
- libération de l'incisive par le passage d'une carte de 40 microns (retenue mais amovible, non déchirée)
- éviter les contacts ponctuels sur les dents diatoriques supérieures